Un superbe chat adulte gris style chartreux, enfermé et abandonné depuis quelques jours dans un appartement (les locataires s’étant enfuis faute de pouvoir payer le loyer !) peut enfin s’échapper après l’intervention des gendarmes prévenus par des voisins. Nous parvenons à l’attraper. Effrayé et affamé, nous le gardons chez nous quelques jours avant de l’amener au refuge de la SPA (c’était avant la création de notre association) peu de temps avant Noël, dans l’espoir qu’il trouve rapidement une bonne famille !
Le 24 décembre, on passe au refuge prendre de ses nouvelles. Il est dans un piètre état : fiévreux, les yeux larmoyants, le nez coulant… c’est le coryza ! Avec les fêtes de fin d’année, il sera difficile de prendre soin de lui au refuge : nous décidons de le ramener à la maison.
C’est un chat adorable, il se laisse soigner sans rechigner et nous témoigne une affection qui ne peut laisser insensible… Je lui promets de lui trouver une vraie famille, sinon c’est sûr, je le garde avec nous et toute notre petite tribu (déjà sept matous !). Je le baptise même “Ulysse”, vu ses nombreuses pérégrinations…
C’est la reprise, après les congés de Noël : habituels vœux pour la nouvelle année avec les collègues… “Non, nous ne sommes pas partis, avec nos minous, ce n’est guère possible…” et je parle de ce jeune mâle gris que j’aimerais donner à des amoureux de chats…
– “Un chat gris ? Un chartreux ? Ma meilleure amie en cherche un ! Elle a perdu le sien il y a quelques mois… Là, c’est sûr, il ne sera pas malheureux !”
– “Enfin, ce n’est pas un vrai chartreux, mais il est entièrement gris et surtout il est très affectueux.”
Un appel téléphonique et deux jours plus tard, le chat gris partait à Argentat rejoindre sa nouvelle famille. Inquiets de savoir comment cela se passait, on téléphone : en fait, le soir même, deux petites filles le câlinaient sur “son” coussin confectionné par la grand-mère…
– “Pourrez-vous me donner rapidement le nom que vous lui choisirez pour mettre à jour les papiers d’identification à la SPA ?”
– “Ça y est ! Les filles ont décidé de l’appeler Ulysse.”
Miracle de Noël : Ulysse avait trouvé une famille d’accueil (nous, en l’occurrence), puis sa vraie famille… Sans nous concerter, nous l’avions nommé ULYSSE ! Je savais qu’il était arrivé à bon port, qu’il était enfin arrivé chez lui… comme un autre Ulysse…